LA REUNION MON AMOUR

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Lorsque l'avion se pose à Saint-Denis Gillot, il est un peu plus de 19 heures. L'émotion est telle que j'ai  les larmes aux yeux. Comme dans un rêve, je me dirige vers la sortie en compagnie d'Yvette et de nos trois enfants. Daniel, le petit dernier, n'a que deux ans à peine et découvre,avec étonnement  les visages de tous ceux venus nous accueillir.Les deux voitures, venues à notre rencontre, ont tout juste suffi pour ramener tout le monde à la maison.

Assis à l'avant de la "Simca 1300" que conduisait mon frère Paul, je découvrais dans la lumière des phares, l'étroit ruban de bitume qui, entre Saint-Denis et La  Possession, s'étalait sur huit kilomètres au pied de la falaise. La route du littoral, que tout un chacun appelait la route en corniche, avait été construite pendant notre séjour en Métropole et l'obscurité ne nous permettait pas de mesurer les risques qu'elle faisait courir aux usagers. Nous n'avons découvert que le lendemain matin les énormes rochers qui menaçaient de tomber sur la route, à chaque épisode pluvieux.

Chez nos parents, nous attendaient avec impatience, tous ceux qui n'avaient pu venir à notre rencontre. Nos meilleurs amis étaient là, eux aussi, pour partager avec nous ces merveilleux moments.Nous nous sommes couchés aux environs de minuit; autant vous dire que la nuit n'a pas été bien longue. Le lendemain, je devais me présenter, tôt dans la matinée, à la direction des douanes, pour connaître à quelle sauce j'allais être mangé.Mon affectation à la recette principale du Port avait comblé mes espérances et je me suis retenu pour ne pas laisser éclater ma joie, vous comprendrez pourquoi. 

Les premiers temps, nous avons habité chez mes parents, jusqu'à ce qu'une maison se libère, à quelques centaines de mètres de là, sur le chemin des Combavas.La maison appartenait à un vieux monsieur, décédé quelques mois après notre arrivée; il s'agissait d'une de ces maisons créoles, équipée du téléphone; la chose mérite d'être dite, dans la mesure où, à la fin des années soixante, très peu de gens au village, disposait de cet avantage. A la mort de leur père, ses deux fils avaient accepté de nous louer cette maison qui me mettait à un quart d'heure à peine de mon lieu de travail. La pause méridienne qui s'étalait à l'époque sur plus de deux heures me laissait le temps de rentrer à la maison pour le déjeuner. Il ne fallait pas pour cela que je m'arrête au club de la douane où les occasions de triquer étaient beaucoup trop nombreuses.

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